Ce titre provocateur permettra d’évoquer ici en quoi appréhender un entraînement à la performance en développant UN geste parfait est source de problèmes potentiels plutôt que la garantie d’une meilleure performance…
Exécuter un geste parfait, se coordonner a dû faire partie de nos préoccupations dès notre évolution en tant qu’hominoïdes. Cela nous ramène à quelques millions d’années, une période où la bipédie en était à ses balbutiements et où les enjeux liés à l’exécution de gestes étaient bien plus vitaux que de nos jours.
Et pourtant, la conscience cognitive de ces gestes ne devait pas être aussi développée qu’à l’heure actuelle. Ces lacunes étaient largement compensées par la diversité et la réalité des contextes auxquels les enjeux d’alors confrontaient nos ascendants.
Cela doit nous rappeler que notre cerveau, à ses origines, a été conçu pour gérer nos mouvements et notre coordination motrice, seules planches de salut pour bouffer et éviter de l’être en ces temps reculés… S’en rappeler nous fait réaliser que tout ce qui nous a augmenté cérébralement au fil du temps n’est que le fruit d’un développement et non le résultat d’une reconstruction survenue à un instant « t ».
Paradoxalement, cette étendue de nos capacités cérébrales nous a progressivement éloigné de la conscience instinctive de nos capacités motrices, au point d’en être arrivé à « intellectualiser scientifiquement » ce que nous faisions de mieux, à savoir : bouger en fonction d’un environnement et d’un contexte donné.

Réduire une gestuelle, une coordination de mouvements à une définition biomécanique même sur fond de rigueur scientifique est aussi réducteur que présomptueux, tant il est vrai que nos capacités et notre recul en la matière sont infimes eût égard à la richesse et à l’évolution du vivant dont nous faisons partie.
Loin de moi l’idée de renier les sciences et ce qu’elles nous apportent – la légitimité des conclusions de l’approche ActionTypes et de ses préférences motrices (sur lesquelles nous nous appuyons largement) découlent directement de ces avancées, notamment en matière d’imagerie cérébrales – non, je fais référence ici plutôt de l’usage ou des généralités qu’il est tentant d’en faire en matière de mobilité et de motricité. En l’espèce, comme dans bien d’autres domaines : « One size does not fit all ! ».
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